Le nouveau pouvoir d'influence des consommateurs
Au cours des dernières années, les nouvelles technologies d'Internet ont transformé plusieurs aspects de la société. Aujourd'hui, l'accès mobile et presqu'illimité à l'information conjugué au formidable potentiel de diffusion des médias sociaux procurent un nouveau pouvoir d'influence qui joue en faveur des consommateurs branchés (connected consumers).
Ces nouveaux utilisateurs-consommateurs profitent de la valeur de leurs recommandations et du pouvoir viral du bouche-à-oreille pour revendiquer un rôle plus actif dans le processus de vente. Ces consomm'acteurs (ou prosumer en anglais), qui forment la nouvelle Génération C, exercent désormais une influence majeure sur les entreprises et les marques.
D'Alvin Toffler au magazine TrendWatching
Le terme anglais prosumer est un néologisme issu de l'amalgame des mots professionnel (ou producteur) et consommateur. Il définit le rôle plus actif que jouent désormais les consommateurs branchés dans la chaîne économique. Il est apparut la première fois dans le livre d'Alvin Toffler : The Third Wave. L'auteur et futuriste y décrit justement une nouvelle société de consommateurs devenus producteurs, appelés à tester les produits avant de les mettre en marché.
Au fil des années, les consommateurs branchés de la Génération C ont su profiter pleinement des outils technologiques à leur disposition pour établir de nouvelles règles du jeu à leur avantage. Aujourd'hui, ils recherchent davantage dans l'acte d'achat et ne se contentent plus d'une simple offre commerciale. Plus critiques face aux pouvoirs économiques et politiques, ils se préoccupent de leur avenir, et cherchent à remplacer l'hyper-consommation et l'artificialité du monde moderne par un mode de vie plus équilibré, plus sain et surtout plus significatif pour le reste de leur communauté.
** Trente ans plus tard, le débat se poursuit toujours autour de sa francisation. Au Québec, le Grand Dictionnaire Terminologique de l'Office de la langue française du Québec (OLFQ) lui préfère le terme de prosommateur. Personnellement, j'adopte plus facilement la notion pro-active deconsomm'acteur, qui me semble correspondre davantage au contexte actuel.
Consommation sociale et maturialisme
Le maturialisme est une des principales tendances de consommation observées auprès des utilisateurs par l'équipe du TrendWatching. Une tendance qui se caractérise notamment par la volonté affirmée des consommateurs branchés, de plus en plus expérimentés, d'opter aussi pour un matérialisme plus mature et responsable.
Une étude réalisée en 2012 par EURO RSCG, auprès de plus de 7 000 utilisateurs du Web, dans 19 pays : This Digital Life, révèle que six personnes sur 10 dans le monde envisagent l'avenir de la société avec pessimisme, et près du 3/4 s'inquiètent du déclin des valeur civiques et morales. En réaction, les utilisateurs adoptent de nouvelles approches plus responsables et sociales dans leurs modes de vie. De nouvelles démarches qui se traduisent par de meilleures habitudes de consommation.
Dans cette mouvance populaire, on a vu émerger de nouvelles manières plus responsables de consommer. On a vu naître des projets de consommation collaborative un peu partout dans le monde, des foires au gratuit de Buenos Aires, aux vêtithèques en Suède, où le don, le troc, le partage et le prêt sont à l'honneur. Une tendance globale vers une consommation sociale (social shopping) qui continue de se propager. (lire aussi Tendances 2012 – Consommation et société dans Locita).
Impliquer le consommateur dans le processus dès le départ
Dans son édition de novembre 2012, le magazine TrendWatching souligne une autre tendance chez les consommateurs, qu'il nomme le presumering. Selon leurs récentes études, les consommateurs branchés de la Génération C influencent aussi le processus de production et de commercialisation des marques. De plus en plus sollicités par les entreprises pour tester les produits et services avant leur lancement, ces utilisateurs-consommateurs se révèlent souvent, par la suite, les meilleurs ambassadeurs de la marque. S'ils n'ont pas apprécié l'expérience, ils deviennent alors les meilleurs guides pour améliorer le produit ou le service.
Dans son dossier, l'équipe du magazine américain décrit plusieurs exemples de campagnes de marques ou d'organisations réussies grâce au concours de bêta testeurs (notamment dans l'industrie du jeu vidéo), et de sites de financement social (crowdsourcing) comme KickStarter, Crowdcube, Idea.me ou Indiegogo qui ont su impliquer les utilisateurs de première ligne en participant au financement des projets.
Pour l'équipe du TrendWatching, il s'agit d'une de nouvelles tendances qu'il faudra observer au cours des prochaines années auprès des consommateurs de la Génération C.
Qu'en pensez-vous? Croyez-vous que la consommation sociale, le maturialisme et le presumering sont des phénomènes passagers, ou plutôt des tendances lourdes qui se confirment? Pensez-vous que les bêta testeurs et le financement social sont de bonnes façons de susciter l'engagement des consomm'acteurs? Exprimez votre opinion, et partagez vos commentaires avec nos lecteurs.
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