Par Raymond Morin
Depuis quelques temps, le marketing de contenus semble devenu le ¨Saint Graal¨ des professionnels et des entreprises sur le Web et les médias sociaux. Les agences de marketing et de relations publiques l’ont adopté massivement, et se sont lancés dans la production de contenus. Du coup, on assiste aujourd’hui à une surenchère de l’offre de contenus. Avec la surabondance, il devient alors de plus en plus difficile de développer une stratégie de marketing de contenus qui permettra de se démarquer de la mêlée et de passer son message. Il faut dorénavant aller au-delà des contenus et développer une approche plus ¨sociale¨.
Devenir le nouveau ¨hub¨ de sa communauté
En 2015, à chaque minute, plus de 4 millions de publications sont ¨likées¨ sur Facebook, tandis que plus de 300 heures de vidéo sont téléchargés sur YouTube, plus de 9 000 images sont épinglées sur Pinterest, et plus d’un million de vidéo sont vues sur Vine. Et, d’ici 2020, on prévoit une courbe de croissance exponentielle de plus de 500 %.
Confrontés quotidiennement à l’infobésité des réseaux sociaux, les utilisateurs ont développés ce qu’on pourrait appeler le ¨snacking¨ de contenus ; une consommation instantanée et en temps réel de l’information qui impose de nouvelles approches stratégiques de diffusion. Une tendance lourde qui vient modifier en profondeur le marketing de contenus.
Plus que jamais, l’écosystème du Web et des médias sociaux offre de nouvelles options de diffusion pour les utilisateurs. Les nouvelles plateformes d’agrégation et de partage de contenus leur permettent de devenir eux-mêmes la source d’informations. Et au cours des prochaines années, les contenus générés par les utilisateurs prendront encore plus d’importances dans les échanges, et les contenus interactifs émergeront. Les technologies mobiles et les plateformes de contenus visuels imposeront de nouvelles façons de communiquer.
Adobe vient de publier une étude sur les attentes des utilisateurs en matière de contenus : The State of Content : Exceptations on the Rise, qui révèle en effet que lorsqu’ils n’ont que 15 minutes pour consommer des contenus, 66% vont privilégier regarder une vidéo d’une nouvelle d’actualités que de lire un article. Et, lorsqu’ils ont le choix d’un article, près de 60 % préfèrent des formats courts. De plus, l’étude démontre aussi que 25% des utilisateurs privilégient les contenus divertissants aux informations sérieuses, et plus de 60% vont se fier davantage aux contenus provenant de leurs relations proches (amis, collègues, familles) au détriment des célébrités et des personnalités.
(Source : Comonsense.fr)
Relever le défi du ¨snacking¨ de contenus deviendra un enjeu majeur pour les marketeurs. Les professionnels et les entreprises qui voudront se démarquer, et faire leur niche dans les médias sociaux devront jouer un rôle utile au sein de leur communauté. Et, au-delà d’une offre de produits et de services de qualité, qui réponde vraiment aux besoins exprimés des utilisateurs, ils devront chercher à devenir en quelques sortes le nouveau ¨hublot¨ des médias sociaux par lequel les utilisateurs filtreront désormais les contenus qu’ils souhaitent consommer.
Les trois vertus d’un ¨hub¨ social
Pour devenir le nouveau ¨hub¨ de leur communauté, les professionnels et les marques devront cependant développer de nouvelles approches plus ¨sociales¨, axées davantage sur les besoins des utilisateurs. Avant de diffuseur leur propre message, ils veilleront d’abord à répondre à la demande en proposant des contenus utiles et pertinents à leur communauté. Ils resteront constamment à l’écoute, et privilégieront l’interactivité et les échanges. Ils entretiendront des relations durables et profitables avec les influenceurs, et favoriseront les collaborations. Des vertus ¨sociales¨ qui correspondent davantage aux attentes des utilisateurs.
1 – L’écoute
Dans un premier temps, écouter les conversations et les échanges permettra de mieux comprendre les attentes des utilisateurs. Le ¨graphe social¨ de Traackr s’avère un outil efficace pour suivre l’interactivité d’une communauté, et identifier plus facilement les influenceurs. L’analyse approfondie des conversations permettra également de recueillir d’importantes données pour développer une stratégie efficace. (lire aussi : La plateforme de gestion des influenceurs, de Traackr)
2 – Le partage
Pour bâtir une relation durable, le partage et la réciprocité demeurent essentiels. Après avoir ciblé les intérêts de la communauté, il faut pouvoir apporter une valeur ajoutée à la conversation, et donner la voix aux utilisateurs. Un ¨hub¨ favorisera l’interactivité, tout en respectant les codes d’étiques de la communauté, et veillera à proposer des contenus pertinents et utiles avant de faire la promotion de ses produits et services.
3 – La communauté
Finalement, le ¨hub¨ entretiendra des relations plus personnelles avec les influenceurs de sa communauté, et développera d’éventuelles collaborations. Il deviendra alors la courroie de transmission de leur message, et verra à le médiatiser dans son propre réseau. Paradoxalement, il placera les intérêts de sa communauté avant les siens, et visera à répondre aux attentes des utilisateurs.
Au cours des prochaines années, le marketing de contenus continuera d’évoluer en faveur des utilisateurs. Produire et diffuser des contenus originaux de qualité ne suffiront plus pour diffuser son message. Pour se démarquer dans ce ¨maelstrom¨ de contenus, et capter l’attention, les professionnels et les marques devront adopter ces vertus ¨sociales¨ qu’on a peut-être eu tendance à oublier trop rapidement.
Lire aussi sur le même sujet :
10 stratégies pour se démarquer à l’ère du snacking de contenus, par Grégory Pouy
http://www.frenchweb.fr/10-strategies-pour-se-demarquer-a-lere-du-snacking-de-contenus/208464
Top 7 content marketing trends that will dominate in 2016, par Jayson DeMers
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