Par Raymond Morin
Avec l’arrivée massive des nouvelles générations numériques sur le marché du travail, les boomers et ceux de la génération X qui sont aux postes décisionnels doivent revoir complètement leur approche de gestion, et adopter plutôt une attitude de ¨coach¨. Les milléniaux veulent être impliqués et faire partie des changements. À l’opposé d’une gestion traditionnelle où on présente les règles en déterminant ce qui doit être fait et ce qui ne le doit pas, les patrons doivent plutôt être à l’écoute, les placer en continuelle situation d’apprentissage et installer une véritable culture de collaboration.
Motiver les milléniaux en les impliquant dans les changements
Pour motiver les milléniaux, il est essentiel de favoriser leur implication dans la transformation des organisations. On doit mettre à profit leur curiosité naturelle et leur créativité en leur lançant des défis. Les dirigeants doivent être à l’écoute des nouvelles générations, et solliciter leur participation dans les décisions. Les jeunes des génération Y et Z veulent qu’on prenne en considération leurs idées, mais ils n’ont pas tous les mêmes motivations.
Ils veulent aussi avoir leur mot à dire, et savoir que leurs actions comptent et ont une portée. Il faut leur donner des responsabilités, et leur fournir l’encadrement nécessaire pour réussir. Les jeunes des nouvelles générations ont besoin d’être motivés par ce qu’ils font, et de sentir qu’on leur fournit régulièrement l’occasion de se dépasser.
On peut stimuler l’implication des nouvelles générations au travail de plusieurs façons, en organisant notamment des lunchs de remue – méninges et d’échanges, ou différentes activités thématiques d’échange et de partage d’expériences. Ils doivent sentir qu’ils font partie de la solution, et qu’ils peuvent contribuer à la réussite de l’organisation.
Fournir un environnement de travail flexible et stimulant
Les milléniaux ont également besoin d’évoluer dans un environnement de travail qui leur ressemble. Près de 40% des jeunes de la génération Z soutient que les nouvelles technologies sont essentielles dans l’accomplissement de leurs tâches, et qu’elles sont leur meilleur atout pour leur développement professionnel. Il convient donc de mettre en place des conditions de travail qui favorisent leur créativité.
Les nouvelles générations s’attendent aussi à environnement flexible et stimulant, qui tient compte de leurs valeurs, et qui favorise la conciliation travail/famille. Dans ce sens, les jeunes des générations Y et Z veulent plus d’autonomie, et privilégient davantage les plans de rémunération basés sur les résultats.
Les organisations doivent donc s’efforcer de trouver un équilibre entre la vie sociale et le travail en adaptant les heures de travail, et en encourageant le télé – travail. On doit faire en sorte que leur milieu de travail s’avère cohérent avec leurs valeurs, et qu’il contribue à leur bonheur et leur accomplissement personnel. Les jeunes Y et Z veulent trouver du plaisir au travail, et pouvoir réaliser leur passion. Pour eux, cette satisfaction compte davantage que la rémunération.
Développer une culture de collaboration et d’échanges
Les jeunes nouvelles générations au travail ont besoin d’avoir le sentiment de faire partie d’une équipe, et de contribuer aux résultats. Pour tirer le meilleur de chaque joueur, les CEOs doivent donc apprendre à ¨coacher¨ les jeunes Y et Z, un peu comme une équipe de sport. Il faut instaurer une véritable culture de collaboration, et encourager les échanges et le partage de connaissances. Les jeunes milléniaux doivent avoir l’impression qu’ils partagent les mêmes objectifs, et qu’ils visent les mêmes résultats. On doit donc favoriser les mises en relations directes dans l’équipe. On peut, par exemple, organiser des ¨lunchs¨ de groupe, des activités de ¨team building¨ sportives ou différentes sorties de groupe pour solidifier les liens. Une récente étude de Randstad Canada démontrait que près de la moitié (47%) des jeunes canadiens de la Génération Z considèrent que les rencontres face-à-face représentent le moyen le plus efficace de collaborer au travail. Je suis persuadé que c’est à peu près semblable partout dans le monde.
Instaurer des programmes de sensibilisation et d’implication sociale
Intégrer les nouvelles générations dans les activités et les stratégies sur le Web et les médias sociaux s’avère aussi primordial dans la transformation sociale des entreprises et des organisations. Mieux informés et conscientisés que jamais, les consommateurs – utilisateurs exigent désormais des marques une plus grande transparence, et qu’elles démontrent une réelle implication sociale.
Dans cette optique, plusieurs entreprises mettent en place des programmes de sensibilisation et d’implication communautaire bénévole dès l’embauche, pour offrir aux nouveaux employés l’opportunité d’apporter leur contribution aux changements. Ce sont généralement des projets rassembleurs, qui regroupent le personnel autour d’une même cause sociale, et qui permettent aux jeunes milléniaux d’avoir le sentiment de participer au bien commun, et de savoir que leur travail aura un sens social.
Les faire bénéficier du mentorat des seniors
Les entreprises et les organisations ont également tout avantage à profiter de l’expérience et des compétences des seniors, et à les jumeler avec les jeunes des nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail. Les boomers et les plus vieux de la Génération X, qui occupent toujours les postes décisionnels, ont développés très tôt des aptitudes relationnelles de personne – à – personne qui pourront contribuer à leur avancement. Dans ce sens, ils doivent prendre un rôle de ¨coach¨ et de mentor important auprès des milléniaux.
Les nouvelles générations s’attendent d’ailleurs à ce que leur patron agisse avec eux dans cette optique. Selon l’étude de Randstad, plus du tiers (34%) souhaitent qu’ils prennent le rôle de mentor, et qu’ils commentent régulièrement les résultats de leur travail. Du côté des plus vieux de la Génération Y, seulement un peu plus du quart (26%) des répondants endossent cette approche de ¨neoleadership¨, et préfèrent conserver leur autonomie.
Les laisser apprendre par l’essai – erreur
Plutôt que de dire aux nouvelles générations quoi faire et quoi ne pas faire, on doit se rappeler que la meilleure façon d’apprendre reste encore par l’essai – erreur. Les jeunes des générations Y et Z veulent se retrouver dans environnement où ils sont en constante situation d’apprentissage. Les chefs d’entreprise et les dirigeants d’organisations doivent donc leur proposer des défis qui leur permettent de se dépasser, et les responsabiliser en leur fournissant toute l’autonomie et la latitude pour réaliser leur mandat à leur façon.
Avec un encadrement et un support adéquat, les patrons doivent faire confiance aux milléniaux, et les laisser tenter leurs expériences, et faire leurs erreurs. L’apprentissage véritable ne se fait pas dans les livres, mais sur le terrain. Dans cette optique, les leaders doivent agir comme des ¨coachs¨ en leur expliquant comment ils ont réussis, ou pourquoi ils ont échoués. Et, surtout, comment ils pourront améliorer leurs résultats.
Qu’en pensez-vous? Comment gérez-vous votre environnement de travail avec les nouvelles générations? Partagez vos idées et votre expérience avec nos lecteurs, en commentant cet article.
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http://www.inc.com/quora/the-best-way-to-train-employees-is-to-let-them-make-mistakes.html
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