Raymond Morin

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Une nouvelle économie des valeurs, avec les chaînes de blocs et les crypto monnaies

18 août 2017 par Raymond

Par Raymond Morin

L’économie alternative des monnaies virtuelles

C’est en 2008, que l’on a vu émerger une autre nouvelle approche économique alternative avec la cryptomonnaie (Bitcoin) et les chaînes de blocs (Blockchain) avec le livre de Satoshi Nakamoto : « Bitcoin : A Peer-to-Peer Electronic Cash System ¨ [1]. Un ouvrage qui introduisait la notion d’économie de valeurs avec les chaînes de blocs. Il s’agit principalement d’un registre personnalisé (ledger) de gestion et d’échanges de biens et de services en ligne, qui se transigent directement de pair-à-pair, par le biais de cryptomonnaie, évitant ainsi l’intervention d’intermédiaires durant la transaction.

(Source : Coindesk.com)

Au début, ce nouveau système économique alternatif a pris un certain temps à s’imposer parce que cette nouvelle monnaie numérique n’offrait pas suffisamment de garanties tangibles. Et, les institutions bancaires et financières n’y ont pas accordés trop d’importance, jugeant qu’il s’agissait probablement d’un phénomène passager. Cependant, deux ans plus tard, lorsqu’un certain Lazlo a lancé sur les forums de discussions qu’il venait d’acheter et de payer une pizza avec des Bitcoins, la valeur de la crypto monnaie a rapidement commencée à augmenter.

Au premier trimestre de 2017, le Bitcoin se transigeait à près de 1 250 $ US, soit plus cher que l’or ; six mois plus tard, sa valeur dépassait déjà 2 750 $ US (3 450 $ CDN). Aujourd’hui, le capital boursier de Bitcoin atteint plus de 20 milliards $ US, et presque toutes les institutions financières réalisent actuellement des études sur le potentiel des chaînes de blocs. On prévoit même que l’économie des valeurs atteindra plus de 3,1 trilliards $ US avant 2030 avec la montée des autres systèmes de chaînes de blocs comme Ethereum (2ième monnaie virtuelle en importance, évaluée à plus de 1 milliard $). Toutefois, pour gagner vraiment la confiance des consommateurs, la monnaie d’Ethereum (ETH) devra encore prouver qu’elle est davantage stable et sécurisée, surtout après s’être fait ¨hacker¨ de 32 millions récemment.

Actuellement, on estime qu’il existe déjà plus de 600 crypto monnaies différentes en circulation. Les monnaies virtuelles qui parviendront à se démarquer seront celles qui réussiront à démontrer une croissance stable, et à assurer leur sécurisation. Et, devant tant de différentes crypto monnaies et de monnaies locales, la conversion d’une devise à l’autre deviendra un sérieux défi.

Le mécanisme décentralisé des systèmes de chaînes de blocs

En gros, le registre ouvert des chaînes de blocs, qui est géré par les ordinateurs des utilisateurs, permet de stocker toutes les informations utiles pour valider et authentifier la nature d’une transaction en ligne de pair-à-pair, selon le contrat intelligent (Smart Contract) négocié entre les deux parties. Chacun des intervenants dans le dossier peut accéder directement à la source, et suivre les activités et transactions en ligne, et intervenir en temps réel. Il peut suivre les sommes d’argent investies et dépensées, les actions et/ou obligations investies ou échangées, jusqu’aux propriétés intellectuelles.

(Source : Blockchaintechnologies.com)

Sans entrer dans les détails techniques, qui soutiennent les chaînes de blocs, et qui en assurent une certaine stabilité, il s’agit néanmoins d’un système complexe de gestion de transactions, qui permet de suivre, en temps réel, chacune des opérations d’une transaction commerciale, et d’obtenir la ¨preuve de travail¨ (Proof of Work) ou ¨preuve de participation¨ (Proof of Stake), de ceux qui l’ont créé, et de ceux qui y ont participé. Ces données sont alors validées par le groupe des ¨Miners¨, qui gèrent les puissants ordinateurs personnels qui viennent supporter ce système décentralisé.

Les bases de données qui constituent le fichier d’un registre sont donc distribuées à travers le système. Il peut alors y avoir plusieurs copies d’un même fichier qui circulent en même temps, et pour modifier ce fichier, il faudrait obtenir l’autorisation de tous ceux qui y ont accès dans la chaîne. Par exemple, si quelqu’un voulait compromettre l’intégrité d’un registre, il lui faudrait modifier tous les fichiers en circulation en même temps, ce qui en assure sa sécurité.

Ces registres peuvent donc s’appliquer pour plusieurs types de transactions commerciales, et les ¨Smart Contract¨ pourraient aussi éventuellement remplacer la plupart des ententes de ¨pair-à-pair¨. ¨Dans le monde des transactions, dans le commerce électronique, c’est une révolution. Mais (dans un avenir rapproché) on utilisera aussi la technologie en remplacement de différents registres : on pourrait notamment se marier sur la blockchain, sans utiliser l’intermédiaire de l’Église ou de l’État pour le contrat officiel de mariage¨ explique Geoffroy Garon-Épaule dans une entrevue accordée à Radio – Canada.

En plus de révolutionner les échanges commerciaux, les technologies qui soutiennent la nouvelle économie des valeurs (blockchain) pourraient donc également modifier en profondeur les structures d’opérations dans la plupart des secteurs d’activités économiques ; des arts et de la culture, aux médias et aux institutions bancaires, en passant par les relations marque – employés. La cryptomonnaie et l’économie des chaînes de blocs deviendraient alors la base d’un nouveau système économique, qui intègrerait aussi les nouvelles technologies de l’intelligence artificielle, de la réalité augmentée, de l’Internet des objets, et des véhicules autonomes et robots.

L’intérêt grandissant des entreprises et des institutions

En 2017, à l’initiative de Don et Alex Tapscott, du Tapscott Group, le Canada est actuellement en voie de prendre une longueur d’avance en matière d’économie des valeurs avec la création du Blockchain Research Institute, qui relie le corridor technologique Toronto – Kitchener – Waterloo. Ce consortium, qui regroupe une multitude d’organismes sans buts lucratifs, réunira également quelques gros joueurs dont Accenture, IBM, SAP, Pepsico, Nasdaq, Nuco et la Province de l’Ontario.

La veille, le Conseil Québécois de la Coopération et de la Mutualité annonçait aussi la création d’un Laboratoire de l’économie collaborative à Montréal, un projet soutenu par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, et qui pourra compter sur la collaboration de MC2M, IRECUS (Univ. Sherbrooke), CIRANO, le Groupe GMT (Polytechnique Montréal), Fondaction, OuiShare, et Pascal Ngu Cho (consultant en blockchain). À Montréal, la firme de services-conseils Raymond Chabot Grant Thornton vient de s’associer à un groupe d’experts pour lancer Catallaxy.com, un centre d’expertise blockchain. À ce rythme, entre Montréal et Toronto, les différentes initiatives vers l’économie de valeurs des chaînes de blocs pourraient faire en sorte que le Canada se positionne comme leader international.

De plus en plus, les nouvelles générations d’entrepreneurs adoptent aussi les principes d’une économie sociale et solidaire, rentable et durable, qui respecte l’environnement et leurs nouvelles valeurs sociales. Plusieurs startups de services reliées au système de ¨blockchain¨, comme WAVES, NXT et Stratis, aident aussi ces entreprises à faire la transition en proposant des solutions BaaS (Blockchain As A Service). Pour la majorité des industries, l’adaptation aux nouveaux systèmes économiques des chaînes de blocs s’avère déjà une des priorités pour les trois prochaines années.

L’exemple des industries culturelles 

(Source : Imogenheap.com)

Dans un article très intéressant du Fortune : Blockchain Could Be Music’s Next Disruptor, l’artiste Imogen Heap et l’expert Don Tapscott expliquent également comment les systèmes de blockchain peuvent devenir la clé disruptive de la musique pour les prochaines années : ¨Nous (les artistes-musiciens) savons exactement ce que nous voulons. Nous ne sommes pas une bande de tarés qui aiment fumer du pot dans leur salon et faire de la musique. Nous sommes des entrepreneurs qui travaillent dur¨, explique Heap. Déjà, en 2015, la chanteuse britannique lançait sa chanson ¨Tiny Human¨ en collaboration avec la startup Ujo Music, avec une application ¨blockchain¨, pour en démontrer les possibilités. Et, une campagne de financement participatif pour le lancement de ses gants musicaux interactifs. Elle considère la technologie des chaînes de blocs comme une nouvelle plateforme permettant aux créateurs et propriétaires de droits intellectuels d’être rétribués à leur juste valeur. Avec les systèmes de chaînes de blocs, les artistes (paroles, composition musicale, arrangements, musiciens, interprétation, etc.), et les nombreux autres collaborateurs (studio/ingénieur, design pochette, scénario/tournage vidéo, etc.), qui participeront à la mise en œuvre d’une nouvelle création, enregistreront leur propriété intellectuelle.

Avec ces données, l’utilisateur pourra accéder à toutes les informations relatives aux droits de licences, et acquérir celles-ci pour l’œuvre complète ou différents segments (par exemple, la piste de guitares ou de clavier), pour différentes utilisations (pubs, over-dubs, trames sonores, etc). Il négociera alors un contrat – intelligent (Smart Contract) avec le (ou les) détenteur(s) de droits, qui définira les termes de services et d’utilisations, et qui engagera l’utilisateur à rétribuer les ayants droits, directement et immédiatement au moment de la livraison. Ce qui permettra d’éliminer, de part et d’autre, d’importants frais encore reliés à la paperasserie.

Ces données, validées par les recherches des ¨Mineurs¨, permettront aux détenteurs de droits de déterminer plus facilement avec qui ils peuvent être en mesure de faire affaires, parmi les collaborateurs et promoteurs. Chacune des parties prenantes d’une nouvelle création (artiste, musiciens, producteurs, labels, éditeurs, etc.), pourra alors voir, en temps réel, et suivre chacun des travaux effectués dans la chaîne de blocs, et suivre l’ensemble des transactions. Le système de chaînes de blocs devrait finalement permettre aux artistes, créateurs et collaborateurs d’interagir directement avec les utilisateurs (fans, promoteurs, diffuseurs, etc.), et d’être rétribués à leur juste valeur. Le créateur se retrouvera alors au centre du marché. Le système de chaînes de blocs pourrait alors tout aussi bien s’appliquer au domaine du cinéma et de la télévision, qu’à celui du livre et de l’édition ou à toute autre forme de création ou de production.

Mais, le plus grand avantage de ce nouveau système d’échanges demeure qu’il permet d’éliminer l’intervention d’une tierce partie dans le processus, comme le rappelle Jean-François Bisaillon, dans un article de Philippe Renaud dans Le Devoir : ¨La solution, c’est une mécanique permettant d’établir la confiance, la transparence et l’autorité sans faire appel à un tiers de confiance, c’est-à-dire une institution financière, un comptable, un notaire, une maison de disques, etc. La vérité, l’authenticité, ne serait plus établie de manière centralisée, mais par un ensemble. La blockchain représente un changement de paradigme en matière de gouvernance des sociétés, non pas une nouvelle bébelle qui va aider les industries culturelles¨.

Dans cette optique, avec l’apport actuel des nouveaux entrepreneurs de la plupart des secteurs d’activités, on peut espérer que les principes de cette nouvelle économie de valeurs et d’impacts sociaux deviendront enfin les piliers d’un nouveau système économique plus équitable et durable au cours des prochaines années.

À lire aussi, la troisième et dernière partie du dossier :

L’avenir de l’économie d’impact social, avec le réseau Impak.eco

Catégorie(s) : Blogue, Génération C, Sciences et technologies, Transformation sociale Étiqueté : Alex Tapscott, Bitcoin, Blockchain, chaînes de blocs, crypto monnaie, Don Tapscott, économie des valeurs, ethereum, Imogen Heap, smart contract

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